La publication de ce mois-ci nous transporte directement dans l’univers hospitalier et nous invite à le mettre en relation avec les expériences les plus diverses que nous vivons également dans nos propres vies. Les textes touchent à l’imaginaire collectif de ces environnements, que ce soit à propos de la maladie, l’enfance à l’hôpital, la relation soignant·e-paitent•e, l’enfermement ou de la santé mentale.
Le premier texte est de Cléo Lambert. Sa proposition s’inscrit dans une démarche artistique globale qui vient questionner les corps, leur représentation, la grossophobie, les maladies chroniques invisibles, le validisme à travers principalement la performance. Entre drama grandiloquents et éclats de rire irrépressibles et contagieux, Cléo affûte son regard, modèle sa langue avec malice, expérimente et assène des coups de crayon à l’ordre établi. Ici, elle endosse la blouse d’une enfante malade éreintée qui retourne l’aiguille de son cathéter et vient piquer dans le vif des injonctions au combat répétées comme un mantra par les soignants hospitaliers.
Le deuxième texte est proposé par Cri, une personne qui a un regard affûté sur le monde. Un regard précieux dont on a envie d’être accompagné, une lecture singulière comme un outil à ajouter à son couteau suisse pour mieux s‘équiper et se défendre. Cri a une énergie révoltée face aux injustices et un rire éclatant. Son écriture puissante nous confronte au besoin politique de positionner notre propre existence, et nous rappelle que se taire face aux situations de ceux qui ont besoin d’aide est tout autant un acte intentionnel que nécropolitique.
Bonne lecture !